Mon pélerinage au Japon...
Ah le Japon. Bon pour ceux qui ne le saurait pas encore, j’ai eu la chance de déjà venir ici il y a de cela deux ans et demi (en septembre 2005) avec Manu (déjà) et Nath, une autre amie d’enfance. On a passé trois semaines exceptionnelles, et je dois dire que j’étais impatient de revenir. Comme indiqué précédemment, je suis arrivé au petit matin à Tokyo (enfin Narita, siège de l’aéroport international, à une heure de train), et j’ai passé l’essentiel de ma première journée à récupérer des treize heures d’avion et de la nuit de 4h de sommeil.
Interlude: je suis repassé par plusieurs endroits où on était allé avec Nath et Manu. Donc il y aura plusieurs références à notre ancien voyage, et ceux qui n’étaient pas présent comprendront pas forcément tout. Je m’en excuse par avance.
Je suis quand même sorti à la nuit tombante (vers 17h quoi) histoire d’aller me balader dans Ameyoko, le marché permanent situé non loin de l’hôtel, dans le quartier d’Ueno. Bonne nouvelle, les prix en deux ans et demi n’ont pas changé d’un iota. Ce qui signifie que sur un plan strictement alimentaire, le Japon deviendrait presque intéressant (bon y’a bien que sur un plan alimentaire, sinon ça reste super cher). Ameyoko, c’est une animation permanente, des petites ruelles avec pleins de petits magasins qui vendent tout et n’importe quoi. Surtout, y’a plusieurs sushi bars excellents qui coûtent pas cher, et où on vous accueille avec un thé vert bouillant bien agréable quand la température extérieure frise le 0.
C’est là que j’ai mangé avant de rentrer pour me coucher tôt. J’ai quand même pris un dessert au 7/Eleven du coin, histoire de pas déroger aux habitudes (le 7/Eleven, c’est une chaîne de petites supérettes, qu’on trouve régulièrement au Japon alors que les grandes surfaces sont plutôt rares. Dans le genre y’a aussi Lawson, Family Mart, et AM/PM).
Ah oui à Ameyoko juste à l’entrée y’a toujours aussi le magasin de jouets sur 6 étages, avec des trucs tellement terribles que j’ai eu du mal à contenir une frénésie dépensière.
Et le lendemain matin j’ai quitté Tokyo.
Pour info j’ai finalement raccourci mon voyage au Japon à 7 jours (so long pour le planning de GrandK). Donc j’avais le choix, en plus de trois jours à Tokyo (dont un d’arrivée et un de départ) d’aller soit deux jours dans deux villes différentes (genre Hakone-dans les montagnes- et Nikko-au nord, superbe aussi), soit de faire 4 jours à Kyoto, que j’ai vraiment beaucoup aimé la dernière fois.
Et j’ai décidé de faire une orgie de temples et jardins à Kyoto pendant 4 jours.
Kyoto c’est une des anciennes capitale du Japon, mais culturellement c’est la première ville du Japon. Petit cours d’histoire: à la fin de la seconde guerre mondiale, Kyoto faisait partie des choix possible pour les bombes atomiques, et c’est grâce à l’intervention d’un français érudit (Serge Elisseeff, comme ça se prononce) qui a plaidé pour sauvegarder les nombreux temples plusieurs fois centenaires que la ville a été préservée. Ça pas empêché les deux bombes de trouver d’autres cibles (et si vous avez l’occaz un jour de visiter le musée du mémorial à Hiroshima faites le ça vaut le coup même si ça embellit pas vraiment la journée), mais le fait est là, Kyoto est restée intacte (préservée aussi de bombardements massifs, d’ailleurs).
Dans l’avion en arrivant j’avais déjà eu l’occasion de le voir, mais du train on a une meilleure vue et c’est ainsi que j’ai pu découvrir le Fuji-san, qui s’était dérobé à nos regards trois semaines durant en 2005 (le fieffé taquin).
C’est là aussi que j’ai vu mes premières neiges depuis un certain temps. Malheureusement c’est la pluie qui m’attendait à l’arrivée.
Après avoir posé mes affaires à l’auberge de jeunesse, je suis parti explorer un peu le quartier de Gion, non loin, le quartier aux Geishas. Comme j’avais déjà joué une fois à la chasse aux geishas (on traine dans le quartier l’appareil à la main et quand on voit un groupe de touristes se mettre à courir c’est que y’en a une pas loin-en été c’est comique à voir-) je me suis contenté cette fois de m’imprégner de l’ambiance du quartier, de la ville, et plus globalement du pays. Gion incarne volontiers une certaine idée du Japon ancestral, et y déambuler simplement est assez agréable.
Accessoirement c’est là aussi que j’ai eu mon petit moment de bonheur décrit précédemment. En guise d’explications, je préciserait que les Udons sont une des deux variétés de pâtes japonaises (l’autre c’est les sobas), que l’Asahi c’est une bière célèbre, et que l’azuri c’est une pâte de haricots rouges en purée sucrés. C’est excessivement bon, et ça se trouve dans un paquet de pays.
Et après j’ai dormi un peu.
Le lendemain matin, sous la pluie, j’ai commencé mes visites de temples, avec le Heian-Jingu, qui contient un des plus grands jardins de la ville.
C’était pas prévu ensuite, mais attiré par les affiches j’ai fait un tour au Kyoto Municipal Museum of Art, pour un expo très sympa intitulée « Painting Places, Making Homes », en gros pleins de paysages et moi j’aime bien ça.
Ensuite j’ai dirigé mes pas vers le Konchi-in (les temples et sanctuaires se terminent par -in ou-ji) pour le jardin « du crâne et de la tortue ».
Ensuite place au Nanzen-Ji, avec sa porte monumentale et l’aqueduc qui le longe.
L’après-midi, j’ai remonté le chemin de la philosophie, le long d’un canal au pied des monts entourant la ville et rejoint dans un premier temps le jardin Hakusasonso, un des rares jardins privé de la ville et aussi un de ceux que j’avais préféré il y a deux ans. Le jardin est toujours sympa, mais les mousses en hiver passent quand même moins bien. Il faut savoir que les jardins japonais ont globalement trois caractéristiques généralement: un jardin vert (plantes et arbres, mousses au sol, mais pas de fleurs), un plan d’eau et un jardin de pierres, ou au moins deux de ses trois caractéristiques. Et donc l’hiver c’est pas la meilleure saison pour les mousses. Peutimporte comme on dit chez moi, c’était cool quand même.
A deux pas se trouve accessoirement un des hauts lieux de la ville: le pavillon d’argent (Ginkakuji)
Et pour ma finir mon marathon, j’ai poussé un peu plus au sud (en passant devant le Ryozen-Cannon, un temple bouddhiste) jusqu’au Kiyomizu-dera, qui a de jolies vues sur la ville, par temps clair…
Et après cette journée éreintante, dans le froid et sous la pluie (qui s’est arrêtée vers…16h30, au moment du déclin solaire), j’ai bien dormi.
Le lendemain, j’ai rattaqué aussi sec (façon de parler), sous cette fois-ci un temps à peu près correct. Comme j’avais zieuté quand même un peu la météo, j’avais anticipé et c’est donc ce jour que j’avais prévue ma visite au Fushimi-Inari un immense sanctuaire situé sur une colline, ou chacune des familles de fidèle a payé pour un ou plusieurs toris (les portails rouges en bois). Résultat: une colline, pleins de chemins, la forêt, et des milliers et milliers de toris à traverser. Magique. Mon lieu préféré à Kyoto.
Le lieu est donc dédié à Inari, déesse, de pleins de trucs mais surtout de la montagne du coin, représentée par une renarde.
Deux souvenirs: le lieu où Nath à failli perdre une jambe (une des plus belle vidéos de ma vie) et le lieu où Manu à fait preuve de bravitude (quoi c’est pas comme ça qu’on dit?).
En descendant de la montagne y’a aussi quelques autres temples mineurs, avec d’autres animaux…
Non loin c’est le Tofukuji, au multiples petits jardins zens.
Et j’ai rejoint ensuite la gare centrale, parce que j’aime beaucoup son architecture.
L’après-midi, histoire de me changer un peu les idées j’ai traîné dans le grand magasin adjacent histoire de faire quelques achats. Tiens souvenir familial, un des succès en ce moment ici.
Et après une petite sieste, j’ai fini mon après-midi tranquillement.
Pour ma dernière journée à Kyoto, j’ai exploré la partie nord-ouest de la ville.
J’ai débuté par le Ryoan-Ji, considéré comme la perfection du jardin zen: un ensemble de 15 rochers dont on dit qu’on ne peut en voir que 14 à la fois, d’où qu’on se place (en fait en étant un peu grand on peut voir les 15, mais c’est vrai que c’est pas facile).
Tiens pour une fois il était autorisé de photographier l’intérieur du pavillon adjacent: le plus souvent on retrouve ça: des salles tranquilles avec de superbes fresques sur les murs.
Non loin de là, c’est le temple le plus connu de Kyoto, le Kinkaju-ji, ou pavillon d’or. Et c’est vrai que c’est très beau.
Et en fin de matinée j’ai exploré une partie du Daitoku-ji, un ensemble de plusieurs temples, avec notamment le Koto-in, bien agréable.
Après un petit repas, j’ai piraté la connexion internet de l’auberge histoire de commencer à envoyer les photos de ce (très long) post, puis après une visite du Chion-in,
Je suis allé regarder le coucher de soleil au Kiyomizu-Dera.
Et après c’était la nuit (mais les photos ont été prises les trois soirs).
Et vendredi matin je suis rentré sur Tokyo….Bon vu comme ça sur un seul post, on a un peu l'impression que c'est: là c'est un temple, là c'est un jardin, là c'est un temple...Mais au-delà des visites il y a à Kyoto (mais au Japon de manière générale) un air qui se dégage qui fait qu'on prend plaisir, vraiment, même quand il pleut, à se ballader de temple en temple en découvrant à chaque fois de nouvelles choses. C'est un pays cool, tout simplement.
Et à Tokyo pendant deux jours, globalement je me suis reposé. J’ai bougé un peu à droite à gauche, histoire de me rappeler de l’ambiance d’Asakusa
(la première photo montre l’immeuble -célèbre ici- Asahi, dessiné par Starck en forme de verre de bière), ou de celle du marché aux poissons de Tsukiji, où se trouve bien toujours le meilleur poisson cru de la terre (j’ai pas hésité à le vérifier pour vous). Mais j’ai surtout beaucoup glandé, parce que des fois y’en a le besoin et l’envie.
Et avant de quitter demain matin le Japon pour la Chine, on va faire se coucher le soleil.
Et pis quand même, quelques vues de nuit de Shinjuku, le quartier des buildings, et du haut de la mairie (observatoire gratuit, notes bien GrandK).
Musiques nippones: « The forest of the Gods » de Joe Hisaishi pour Kyoto (B.O de Princesse Mononoke) et « Shibuya Station » de Louise Attaque pour Tokyo (Shibuya c’est un des quartier de la ville).