Au Cambodge, y’a Siem Reap, faite pour les touristes et accessible, et le reste du pays, Phnom Penh (la capitale) incluse.
En ce moment, c’est la saison sèche, et quand on voyage en bus on le voit clairement. C’est ultra-sec. En saison humide, le Mékong monte d’un bon paquet de mètres, et change radicalement du pays, le transformant en un mélange de champs verdoyants et de zones marécageuses.
Mais là, c’est sec…
Une petite photo pour illustrer la montée des eaux. Ici les portails sont doubles.
Le Cambodge est pauvre, et ça se voit au quotidien, dans la capitale comme ailleurs. Les ONG ont ici beaucoup de boulot, et on a pu être témoin de leur travail, grâce à nos contacts sur place, Anne-Marie et Gilberte, qui en gèrent une.
C’est donc grâce à elles qu’on a pu lors d’une des journées aller faire un tour dans quelques villages non loin de la ville, voir le quotidien des fermiers.
C’est pas glorieux.
Dans le pays, il y a une corruption massive, et les profs, pas assez payés, commencent à demander de l’argent pour donner des bonnes notes. Ce qui signifie que si on est pauvre mais doués en classe, on ira nulle part. Ce qui signifie aussi que si on est riche et qu’on fait sauter tous les cours, on peut payer pour être noté présent et avoir de bonnes notes. Et c’est ces derniers qui domineront le pays plus tard.
Imaginez ça dans l’ensemble des professions du pays et vous commencerez à avoir une idée du problème.
A Phnom Penh, on reconnaît les riches, c’est ceux qui ont les 4*4 ultra-modernes, et tout le monde leur cède le passage.
Dans les villages, y’a pas vraiment de 4*4...
Et là c’est grâce aux associations que les enfants peuvent aller à l’école (dans l’espoir que la situation des profs change…)
Dans la ville, on a pu visiter aussi une association qui s’occupe des enfants qui vivent sur la décharge. Ils en ont scolarisé 6000 et en nourrissent autant tous les jours…
Pour parfaire le tableau, il faut se rappeler qu’il y a 25 ans à peine, le Cambodge était encore en pleine guerre civile, sous le joug des khmers rouges, qui torturaient et assassinaient à loisir les opposants. Tant qu’à faire, ils enlevaient aussi les enfants pour les conditionner à la haine de leurs parents. Et ces mêmes enfants sont aujourd’hui à leur tour parents, et leurs enfants subissent le contrecoup de la guerre. Alcoolisme, maltraitance, et vente des enfants dans certains cas. On parle de « génocide passif des enfants ».
A Phnom Penh, on a ainsi visité S21, une ancienne école qui a servi de centre d’internement pour les opposants sous l’ère khmers rouges, aujourd‘hui un musée du souvenir. Par certains côtés, ça m’a rappelé Auschwitz…
Et le soir le soleil s’y couche.
Il y a de l’espoir au Cambodge, mais pas énorme, et les associations qu’on y a vu font un super boulot. Elles sont toutes trouvables sur internet.
Jeunes Pousses (celle de Gilberte et Anne-Marie)
Good Fun
PSE (Pour un Sourire d’enfant)
Musique du jour: « Morts les enfants » de Renaud, pas toute jeune mais bien d’actualité.
Et c’est de Phnom Penh, après un dernier regard sur des pubs incongrues, qu’on s’est envolés pour Vientiane, au Laos. C’était pas prévu au programme, mais tellement d’autre voyageurs croisés nous en ont dit du bien qu’on a voulu vérifier par nous même. Réponse sous peu…