E.R

Un grand classique des séries américaines, tout particulièrement, les hospitalières, c'est de faire vivre au héros une intense aventure professionelle juste après une grosse désillusion personnelle. Genre le Dr Carter voit son père mourir, mais juste après il parvient à faire naitre des jumeaux siamois au fin fond d'un entrepot désaffecté. Le talent des scénaristes étant d'arriver à trouver une façon plausible pour Carter d'échouer au fin fond d'un entrepot désaffecté...On trouve ainsi un balancement certain entre le drame et l'émotion. Et ben ce soir j'ai eu droit à un truc qui ressemble, et ça fait tout bizarre. Je sors du boulot, 3 jours bien bien merdiques comme seules peuvent l'être 36h passées en réa néonat, quand c'est la galère. J'en veux à la moitié de la terre et surtout au destin qui s'amuse des fois à être spécialement cruel. Pour me consoler, je craque un peu et me programme une soirée US: Domino's pizza, Ben&Jerry's (inspiré par les commentaires du 4ème message ci-dessous), et course de Nascar (ah oui parce que j'aime bien la Nascar, je trouve en une seule course 100 fois plus de mouvements que dans une saison entière de F1-et des courses y'en a 36 par saison). Et vl'a t'y pas que sur le chemin qui mène à la pizza, je me fait happer par un type assez âgé, devant sa porte, sentant un peu l'alcool et qui n'arrive pas à composer son code. Après avoir au bout de 5 mn compris que c'est pas 89-1-6 qu'il faut faire mais 89-A-6 (essayez de le dire à moitié bourrés; la différence est pas flagrante), je le délivre enfin. Là il me lance une plaisanterie sur mon temps de compréhension, puis il me prend dans ses bras pour me remercier, et me fait la bise. Comme ça, gratuitement, spontanément. C'est très con, mais ça m'a du coup remis la pêche pour le reste de la soirée. Y'a de l'espoir dans le monde, et ma vie est une aventure.