Bon dans mon dernier courrier je quittais Pingyao pour Xi’an par le train de nuit. Dans les trains de longue durée en Chine, y’a pas de premières ou deuxième classe, y’a le choix entre assis dur, assis mou (parfois), couchettes dures et couchettes mou (par ordre croissant de prix). Les couchettes dures c’est pour moi le meilleur rapport confort/prix , et c’est donc ce que j’ai pris.
Xi’an est une des plutôt grandes villes de Chine. 7 ou 8 millions d’habitants (ça évolue vite). Mais le centre, entouré d’immenses remparts, est relativement navigable à pied (wahou une expression pas du tout maltapropos) .
A Xi’an j’ai rejoint comme c’était prévu Corinne, une française croisée à Cairns en Australie et qui était hébergée par un ami chinois sur la ville avant de bouger un peu dans le pays. L’avantage, c’est que pendant trois jours, après les visites de la ville dans la journée, j’ai pu participer à la vie quotidienne d’une famille chinoise, et accessoirement profiter des restaus où les touristes iront jamais. Un grand merci donc à Jun, ses parents, sa sœur et le reste de la famille, qui m’ont montré tout ça. Jun, if you read this, remember that you made a promise…
Bon sinon l’attraction principale de Xi’an, c’est l’armée de terre enterrée de Terracotta, une partie du tombeau d’un empereur chinois, qui consiste en des centaines et centaines de soldats, chars, chevaux etc en terre cuite, à taille réelle, avec tous des visages différents. Un travail titanesque pour l’époque (200 avant JC) assez classe (même si pour changer il faisait vachement froid). C’est aussi de Xi’an que j’ai excursé dans le Hua Shan, une des 5 montagnes sacrées de Chine. Bizarrement je pensais qu’il y ferait pas chaud (2000m d’altitude quand même) donc je m’étais équipé en conséquences: double vêtement pour chaque couche (deux t-shits deux pulls, deux paires de chaussettes etc…). Au final je crois que c’est là que j’ai eu le plus chaud en Chine jusqu’à présent. Parce qu’il faisait un soleil radieux qui réchauffait bien, parce que monter des centaines et des centaines de marche dans la montagne ça réchauffe aussi, et bien sûr parce que y’avait des vus exceptionnelles sur tout les pics environnants, les monastères accrochés aux crêtes, et les monts lointains nimbés de brume. Très, très beau, même si je dois reconnaître qu’au départ le matin, dans la perspective d‘un tour en chinois (il existe pas en anglais), dans des montagnes, en plein cœur de l’hiver, je faisais pas trop le malin. Et pis le soir y’avait un grand sourire sur ma face.
Petites joies du voyage, on avait prévu de faire le trajet Xi’an-Sanghai en train couchette. C’était sans compter que c’était samedi, et en plus retour des fêtes de nouvel an chinois. Résultat: pas de train, même en billet debout (pour 20h de trajet!), avant 5 jours…On s’est donc repliés sur le bus, et là non plus, pas de bus couchettes. Donc on a fait Xi’an Shanghai en bus classique, sans toilettes, en 17h, de nuit. Enfin ça c’est ce qui était prévu, puisque bien sûr on a eu droit au milieu de la nuit à un embouteillage suite à un accident. Et se retrouver dans un trou perdu en Chine, au milieu de la nuit, dans un bus ancien, tout bloqué autour, ça fait un peu étrange. Encore une fois où je me suis dit que j’avais vraiment un voyage pas classique. Mais bon on est quand même arrivé à Shanghai le lendemain, avec 2h de retard mais sans autres difficultés.
Shanghai est une ville résolument moderne, avec un réseau de métro pratique et bien développé. Chose agréable pour moi, y’a plusieurs quartiers où on peut se balader avec des caractères très différents. Y’a aussi tant qu’à faire pleins de buildings immenses, design et ultra modernes, une autre choses que j’aime bien. Donc on y a passé trois jours, à se balader principalement près du Bund (l’artère du bord de rivière), dans la concession française et dans le quartier du bazar Yuyuan, avec le superbe jardin Yu. Y’avait un tas d’autres choses à voir, mais je suis de nouveau dans une phase de visite tranquille sans speeder, repos etc…
Autre élément remarquable de Shanghai, Fabien et Xiâo Wén (bon pour la prononciation exacte faut inverser le chapeau sur le « a »), qu’on a croisé sur place et avec qui on a passé trois excellentes soirées (nouvelle phrase culte « c’est un peu plus chargé que la bière… »). Un (très) grand merci à eux deux, qui entendront de toutes façons parler de nous vu qu’ils ont fait l’erreur de laisser échapper leur adresse mail. J’ai tendance à apprécier les villes autant en fonction des lieux visités que des personnes rencontrées, et là je pense pouvoir dire que Shanghai est vraiment une ville superbe.
Bon sinon la ville superbe on la quitte dans 3h désormais, direction le sud, la chaleur et Hong Kong. On va pouvoir repasser un peu aux t-shirts (on gagne 15° pour arriver à 18-22 en journée), après 20h de train néanmoins (cette fois-ci ça a été relativement facile d’obtenir des billets). Rendez-vous là-bas.
Une petite musique de jour (j’suis pas Mozart non plus): « People make the world go’round », la version live qui pète par Marcus Miller.